Un exemple danois d’architecture vernaculaire

« House of Nature », c’est une école danoise conçue par ReVærk. S’inscrivant dans une architecture vernaculaire, c’est le bois qui compose sa structure.

Quand on entend les mots « architecture vernaculaire », on a tendance à s’imaginer des exemples caricaturaux – et souvent teintés de jugement – comme des cases de terre en Afrique et des huttes de bambou en Asie. En 2021, l’architecture vernaculaire est aussi moderne que l’architecture non-vernaculaire. Elle correspond aux contraintes et aux besoins de la vie contemporaine, comme nous le rappellent les habitations Niamey 2000 d’atelier masōmī.

Pour éviter d’essentialiser l’architecture vernaculaire, il est primordial de se souvenir qu’elle s’applique partout. En Europe, cela prend la forme, entre autres, de cette école construite de bois. C’est vraiment inhabituel dans un continent qui a servi de pionnier de la construction de béton au fil de notre époque !

Située à Silkeborg, au Danemark, House of Nature est une extension d’un lycée, dans laquelle sont donnés des cours sur la vie en milieu naturel. Les architectes de ReVærk ont été commissionnés pour créer un espace qui évoque la nature et qui se lie très fortement avec les bois alentour. C’est ce qui explique le choix des matériaux de construction : quasi-exclusivement du bois !

Vue d'un mur du bâtiment

Une forte proximité avec la nature

Ce parti-pris résulte en une atmosphère unique, proche de la nature. Pour assortir l’ensemble à cet environnement, des bardeaux d’acacia servent de revêtement extérieur. Quant aux éléments structurels, ils sont apparents. Pour se protéger des inondations, l’ensemble est élevé sur pilotis. Et, pour le confort thermique, l’isolation est en fibre de bois.

Pour respecter encore plus l’environnement, ReVærk a préparé la fin de vie de ce bâtiment. Il est ainsi entièrement démontable, afin de ne pas laisser de trace si on décide de le détruire. De cette manière, cette extension laisse la possibilité de « renaturer » son emprise au sol. En outre, le fait qu’elle soit démontable rend possible la réutilisation des matériaux pour de nouvelles constructions.

Vue de l'intérieur du bâtiment.

À l’intérieur, on remarque l’omniprésence du bois laissé nu ainsi que des vues imprenables sur la forêt. L’aération se fait par des petites ouvertures au niveau des fenêtres, rendant inutile l’installation de systèmes de ventilation mécanique. De simples suspensions lumineuses noires complètent le lieu et contrastent joliment avec le ton clair du bois. Le tout apparaît visuellement apaisant et promet d’être agréable à vivre.

Vue de l'intérieur du bâtiment

Garder en vie un savoir-faire ancestral

Pour concevoir cet espace, ReVærk affirme s’être inspiré des anciennes maisons vikings que l’on peut trouver au Danemark. C’est une nouvelle preuve qu’il faut s’intéresser à l’architecture vernaculaire de son pays ou sa région. Cet exercice reste dur dans un continent comme l’Europe où le progrès a impliqué une mise en retrait des savoirs ancestraux.

Vue de l'intérieur du bâtiment

Néanmoins, ces réflexions restent toujours pertinentes car elles s’inscrivent dans une volonté de préserver l’environnement et réduire la pollution. Au Maroc, c’est l’architecte Salima Naji qui accomplit se travail-là. Elle s’est fait connaître en privilégiant les matériaux locaux, dans le respect de l’environnement et de la culture des lieux. Ses constructions remarquables permettent de garder en vie des savoir-faire ancestraux, eux-mêmes constituant un patrimoine immatériel qu’il serait regrettable de laisser s’éteindre.

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Vue d'un escalier à l'intérieur du bâtiment