Source Journal du Design :

Dorothée Meilichzon a décoré l’intérieur de l’hôtel Mylos à Cargèse, de détails rappelant les origines grecques du village. Elle a collaboré avec le cabinet d’architectes Orma, qui a proposé un bâtiment, fragmenté et enclavé dans le maquis, réalisé avec la terre extraite du site.

Bien que située en Corse, Cargèse est surnommée Cargèse la Grecque, car elle a été fondée par des réfugiés grecs au XVIIe siècle.

Orma Architettura a utilisé la terre accumulée lors des fouilles pour former les murs du nouvel hôtel Mylos, créant ainsi un hôtel à la façade couleur terre qui semble se fondre dans le paysage.

L’hôtel a été conçu pour s’intégrer au village de Cargèse et se compose d’un ensemble de bâtiments aux toits végétalisés. Le bâtiment principal abrite 25 chambres, tandis que 10 autres sont réparties dans deux bâtiments extérieurs construits en terrasses.

À l’intérieur de l’hôtel Mylos, Meilichzon a créé un intérieur faisant référence à l’héritage grec du village. Ayant passé de nombreuses vacances à Cargèse, elle connaissait bien les lieux et s’est inspirée de l’histoire et du relief de la région pour la décoration intérieure.




Construire un hôtel en Corse, face à la Méditerranée, avec une vue panoramique, est une entreprise rare, ambitieuse et exigeante. L’inspiration première a donc été la mer à perte de vue, le maquis et la terre.

Il était essentiel de renouer avec l’histoire du village, un village grec en Corse, avec ses rues bien organisées, ses toits de tuiles orange, ses niveaux variables et ses vues imprenables. Le paysage rocheux de l’île a inspiré des intérieurs tactiles, avec des détails et des ouvertures semblables à des grottes.

Les chambres sont minérales et texturées. Rien n’est lisse. Quelques rochers émergent par endroits. La volonté était de raconter l’histoire de la Méditerranée, avec quelques clins d’œil à la mythologie grecque. Dans les chambres, certains murs ont été laissés nus, avec la même couleur et la même texture que les murs extérieurs, tandis que d’autres ont été revêtus d’un enduit à la chaux tactile.

Des murs rouges, bleus et verts ajoutent du charme aux chambres, qui disposent également de salles de bains et de coins nuit aux découpes en demi-lune. Dorothée Meilichzon a également ajouté des détails noirs en clin d’œil aux chapeaux des bergers corses, allant même jusqu’à découper les têtes de lit des chambres pour en reproduire la forme caractéristique.

La mer est omniprésente, à chaque fenêtre, à chaque balcon, elle borde la piscine et la terrasse du restaurant qui, perchée tout en haut du bâtiment, offre la plus belle vue sur le site, s’étendant à l’infini avec les toits de Cargèse au loin. Le maquis perce par endroits, traversant le sol pour créer de petits jardins intérieurs.







Le sol est ocre et cette couleur est très présente dans tout le projet : elle imprègne chaque mur, colore le tissu des transats de la piscine et se teinte sur certaines pièces de verre coloré du restaurant.

Des détails grecs ont été ajoutés partout, comme les tables d’appoint qui évoquent des piliers grecs. Certaines tables en bois ont des oreilles en amphore, et les frises murales de la salle de bains représentent des vagues et sont sculptées dans l’enduit à la chaux. Elle a également renforcé l’atmosphère grecque en recréant des colonnes et des alcôves, que l’on retrouve dans les chambres, le restaurant et la réception.

À la réception de l’hôtel, un bureau monolithique en pierre présente un motif décoratif inspiré des volutes des piliers ioniques. Face au bureau, un meuble encastré présente des découpes incurvées, semblables à des grottes, pour les étagères.

Ce thème organique se retrouve également dans le restaurant de l’hôtel Mylos, le Teos, qui propose une cuisine méditerranéenne aux accents grecs.







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