Pavillon d’accueil d’un hôtel au lac Kvareli en Géorgie
Au lac Kvareli, dans l’est de la Géorgie, un pavillon de béton suspendu, conçu par David Giorgadze Architects, transforme l’arrivée à un complexe hôtelier en une douce transition du parking à la forêt, de l’asphalte à l’eau et à la lumière.
En arrivant au lac, le premier contact avec le complexe hôtelier n’est pas un hall d’entrée, mais une ligne de béton se détachant sur le ciel. Un auvent carré et bas semble flotter au-dessus d’un noyau circulaire unique, dont les bords s’étirent jusqu’à se fondre presque dans les contreforts des collines.
Le pavillon de réception offre un moment de transition : une pause entre la route et l’eau où les moteurs se taisent, les bagages sont posés et le paysage prend le dessus.
Situé à la confluence de la forêt et du lac dans la région géorgienne de Kakhétie, le pavillon est conçu comme une transition délibérée entre la ville polluée et un écosystème soigneusement préservé.
Les clients laissent leur voiture dans un parking de 75 places et rejoignent l’hôtel en transport écologique, mais la véritable transition s’opère sous le toit. Pivotant de 45 degrés sur son terrain circulaire, le volume carré se détache du plan du parking et offre des perspectives diagonales, de sorte que, de presque n’importe quel point de vue, le regard se porte au-delà du béton et du verre vers les arbres, l’eau et les montagnes lointaines.
L’architecture se réduit à quelques éléments précis. Une dalle de toiture en béton armé repose sur quatre supports : un volume cylindrique abritant les sanitaires, un bloc carré regroupant les espaces techniques et deux colonnes élancées qui semblent porter plus de lumière que de charge. Entre eux, de vastes baies vitrées et des ouvertures forment un espace d’accueil à 360 degrés où intérieur et extérieur se fondent harmonieusement.
Les espaces fonctionnels – réception, salle d’attente, locaux techniques et espaces de travail du personnel – sont dissimulés sous la dalle aérienne, formant un anneau continu qui préserve la clarté visuelle tout en conservant une organisation précise.
Sur le plan des matériaux, le pavillon est à la fois brut et raffiné. Le béton ondulé capte la lumière rasante du soleil et les ombres des montagnes, tandis que le marbre poli reflète le ciel et les silhouettes des personnes qui y évoluent. Des surfaces vitrées glissent entre ces textures, multipliant les reflets des arbres et de l’eau, si bien que le bâtiment apparaît parfois davantage comme un écrin que comme un objet. Sous le porte-à-faux de six mètres, des zones d’ombre et de lumière se déplacent au fil de la journée, créant des espaces informels propices à l’attente, à la contemplation du lac ou simplement à la contemplation.
Conçu par les architectes comme un « purgatoire presque imaginaire », le pavillon invite à la détente et au ressourcement avant que les visiteurs ne se dispersent dans le reste du complexe. C’est un petit bâtiment à l’atmosphère unique : une infrastructure qui se comporte comme un espace public, ouverte de tous côtés sur le vent, la lumière et le paysage. En transformant l’arrivée en un rituel paisible, David Giorgadze Architects propose un modèle plus doux pour l’architecture hôtelière, où le seuil n’est pas un lieu à franchir à la hâte, mais un espace à habiter.




Découvrir l’article original sur le site du Journal du Design











