Pavillon Muqarnas, une réflexion sur le sacré
Érigée au sein du parc Explora, en périphérie de Saint-Étienne, cette structure en demi-dôme, réalisée par le studio d’architecture New South, est composée d’éléments en céramique et en béton imbriqués.
Tout a commencé à l’été 2022, lorsque New South a été invité à présenter une installation extérieure sur la terrasse du CIVA (Bruxelles). C’est ainsi que le Pavillon Muqarnas a vu le jour.
Ce dernier invite à une réflexion sur le sacré et sa signification pour l’espace public et la vie quotidienne. De nouvelles formes de gestion partagée en milieu urbain peuvent-elles favoriser des pratiques durables dans nos villes ? La restauration d’un lien sacré entre les personnes, les lieux et l’environnement établit un cadre pour la création de valeur, en dehors de la logique de la spéculation immobilière qui imprègne si fortement nos environnements urbains contemporains.
Les muqarnas sont des moulures décoratives appliquées aux voûtes de plafond, courantes dans de nombreuses variantes locales de l’architecture islamique traditionnelle. New South a transformé les muqarnas, d’éléments décoratifs en un système structurel de pointe, développé en collaboration avec des ingénieurs et des artisans.
Le pavillon a été conçu à l’aide d’outils de calcul paramétriques et construit à partir de carreaux de céramique bleu profond, collés sur du béton pour former des blocs.
De juin à septembre 2022, le pavillon a accueilli des débats, des performances, des ateliers et des rencontres au CIVA de Bruxelles. Début 2025, grâce au soutien de la Fondation Graham, il a été installé de façon permanente à Saint-Étienne.
Ce projet, réalisé avec les étudiants de l’ENSA Saint-Étienne, interroge – au-delà de l’expérimentation à grande échelle – l’influence des architectures et des savoirs du Sud sur le discours architectural contemporain. Il offre également l’opportunité d’engager un dialogue avec les étudiants sur les rapports entre profane et sacré, ornement et fonction, et coexistence entre humain et non-humain.
Ces blocs ont été empilés pour former une structure autoportante, puis recouverts de terre et de végétation. Le pavillon suit la logique d’une arche caténaire, une forme efficace qui répartit naturellement le poids tout en offrant à la fois intimité et ouverture. Cette géométrie a permis de créer une structure unique et continue qui est à la fois mur, toit et habitat.
Le pavillon invite ainsi à un dialogue sur l’espace sacré comme lieu d’invention, de biodiversité et de coexistence, mettant en lumière les voix et les savoirs des pays du Sud.
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