Wagner Park Pavilion à New York, courbes et béton teinté
Le pavillon de Wagner Park, conçu par le studio Thomas Phifer à New York, émerge du sol avec une force tranquille, son béton teinté de rouge s’élevant en larges plans courbes qui semblent moins construits que sculptés par le vent côtier.
En arrivant par Battery Place, les visiteurs gravissent deux jardins en pente dont les allées d’arbres préparent le regard, par leur rythme, aux ouvertures étroites et aux arcs monumentaux de l’architecture. Le pavillon évoque les fortifications historiques du port de New York, s’imprégnant de leur masse et de la chaleur de leurs briques sans pour autant les reproduire fidèlement.
Sur la place d’entrée, de vastes voûtes rassemblent le public sous une canopée de béton qui semble presque une terre inversée. Les arches forment une porte d’entrée non seulement vers le parc Robert F. Wagner Jr., mais aussi vers une chorégraphie visuelle plus vaste. En passant sous la voûte centrale, la ville cède brusquement la place au ciel, au port et à l’herbe.
Le bâtiment agit comme une lentille, calibrant les vues sur la Statue de la Liberté et Ellis Island avec une clarté à la fois solennelle et discrète.
Une seconde approche, depuis l’esplanade au bord de l’eau, révèle un tout autre caractère : des rampes et des escaliers invitent le visiteur à s’élever le long de lignes adoucies et de perspectives changeantes. Ces parcours circulaires renforcent le rôle du bâtiment comme trait d’union entre le parc, la ville et le port. La lumière glisse sur les murs courbes, conférant au béton une souplesse surprenante – une impression amplifiée par les oculi qui ponctuent la façade, véritables îlots de respiration dans une surface par ailleurs continue.
Sur le plan fonctionnel, le pavillon s’articule autour d’un restaurant et d’une salle de classe, tous deux s’ouvrant sur une place animée qui se prolonge dans les jardins environnants. Ce seuil poreux brouille la frontière entre intérieur et extérieur, invitant à la flânerie et permettant à l’échelle monumentale du bâtiment de coexister avec une intimité humaine. Au-dessus, une plateforme d’observation offre un panorama à 360 degrés : Staten Island se dessine au loin, le centre-ville s’élève vers l’intérieur des terres, et les couleurs changeantes du port se déploient à hauteur des yeux. Les plantations qui habillent le bord du toit estompent la frontière entre architecture et paysage, faisant écho aux jardins environnants et adoucissant la silhouette du pavillon.
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