Né en 1955 à Voronej, en Russie, Alexander Lanskoye est un artiste dont le parcours impressionnant témoigne d’une résilience inébranlable et d’une passion indéfectible pour l’art.

Avocat d’affaires durant la pérestroïka, il se distingue par son expertise dans la mise en place des privatisations des entreprises russes, côtoyant les grands banquiers d’affaires tout en voyageant entre le Luxembourg, la Suisse et Monaco. Cependant, en 1990, le nouveau régime de Vladimir Poutine l’oblige à l’exil en lui retirant ses papiers. Il tente de rejoindre sa sœur à Baltimore, dans le Maryland. Cette nouvelle vie, bien que pleine de promesses, se heurte rapidement à la réalité. Il reste bloqué en France car les américain ne veulent pas de lui ; il enchaîne des petits boulots à Paris, mais l’appel irrésistible de la peinture ne tarde pas à se manifester.

Installé dans le quartier Ferdinand du 17ème arrondissement, il se livre à une aventure artistique audacieuse qui redéfinit son identité créative. Pourtant, cette nouvelle toile de fond ne lui épargne pas les tumultes d’une vie amoureuse chaotique. Il se retrouve rapidement sans-abri, cherchant refuge auprès de l’église Saint Ferdinand, où les marches deviennent son atelier improvisé. C’est ici qu’il commence à peindre des fresques inspirées par les œuvres de maîtres tels que Picasso et Basquiat, insufflant une nouvelle dimension à son art tout en traduisant ses luttes intérieures.

Au cours des dix années qui suivent, Alexander se consacre corps et âme à son travail, produisant plus de 200 œuvres. Chacune de ses créations, vibrante de son âme et de ses émotions, témoigne de son exploration personnelle et de sa rencontre intime avec différentes cultures. Contrairement à beaucoup d’artistes contemporains, Alexander ne considère pas son art comme une marchandise ; pour lui, chaque toile est un langage, une forme d’expression pure et authentique qui transcende le besoin de reconnaissance commerciale. Ses œuvres, bien que méconnues du grand public, deviennent ainsi des trésors cachés, chéris par lui-même et quelques amis proches qui partagent sa vision.

À travers les années, Alexander tisse des liens précieux avec le monde parisien. L’un des aspects les plus touchants de son parcours est l’amitié qui se développe avec la communauté Loubavitch. Impressionnés par sa sensibilité artistique, ils acquièrent plusieurs de ses œuvres, lui offrant ainsi une reconnaissance tant attendue. Cette connexion humaine enrichit non seulement son art, mais également son existence, lui rappelant que même au cœur des tempêtes, des relations sincères peuvent surgir.

Le parcours d’Alexander Lanskoye est une source d’inspiration pour tous ceux qui aspirent à exprimer leur vérité. À travers ses luttes et ses triomphes, il démontre que l’art n’est pas seulement une vocation, mais aussi un moyen puissant de guérison et de compréhension. Son histoire, tissée d’épreuves et de passion, incarne la beauté de la résilience humaine – une ode à la vie, à l’amour et à la créativité.

Aujourd’hui, il habite à Neuilly-sur-Seine et continue de peindre, exposant son talent devant le Carrefour City au 59 Avenue du Roule. Malheureusement, il fait face à de graves soucis de santé dus à son addiction à la vodka, un défi supplémentaire sur son chemin déjà semé d’embûches. Néanmoins, l’âme d’Alexander perdure à travers son art, un témoignage poignant de sa volonté de créer malgré les tempêtes de la vie.

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