Casa Zempoala, entre tradition et modernité
Conçue par le studio d’architecture o.d.e (Oficina Documental de Espacio), basé à Mexico, cette résidence de 189 m² s’intègre harmonieusement au paysage, embrassant le style vernaculaire local sans nostalgie.
Casa Zempoala allie tradition et modernité à travers la pierre rose, les cours et les références architecturales mexicaines intemporelles.
Son programme – une maison pour un couple vieillissant – devient une plateforme pour repenser la manière dont l’architecture peut intégrer à la fois la mémoire, la famille et le climat.
Structurée autour de deux cours centrales, la maison s’inscrit dans une chorégraphie spatiale mêlant ouverture et introspection. Ces espaces vides fonctionnent non seulement comme des condenseurs sociaux, mais aussi comme des intermèdes méditatifs, créant des moments d’intimité dans un cadre spatial en harmonie avec les rythmes familiaux.
S’inspirant de la riche lignée architecturale de la ville d’Hidalgo, notamment des arches vertigineuses de l’aqueduc Padre Tembleque du XVIe siècle, o.d.e filtre l’histoire à travers un prisme contemporain. L’utilisation d’arcades et de la palette rose emblématique de la région n’est ni un pastiche ni une imitation : c’est une transformation subtile, suffisamment abstraite pour s’exprimer dans le langage d’aujourd’hui.
La matérialité joue un rôle discret mais déterminant dans l’atmosphère de la maison. La pierre rose, extraite à proximité, interagit avec les poutres en pin et les éléments en terre cuite pour créer un paysage tactile et chromatique à la fois apaisant et doux.
Une sensibilité artisanale se dégage ici : les textures s’expriment, les surfaces sont épurées et le bâtiment respire en harmonie avec son environnement aride et frais. On ressent une profonde harmonie avec le contexte local, tant sur le plan esthétique que fonctionnel. L’orientation et la ventilation ont été guidées par des principes bioclimatiques, créant un microclimat qui équilibre lumière et abri sans recourir à des systèmes intrusifs.
Le plus fascinant est peut-être la façon dont la hiérarchie spatiale de la maison s’adapte aux besoins intergénérationnels sans tomber dans le piège du sur-dimensionnement.
Le rez-de-chaussée, où le couple réside quotidiennement, reste intime et accessible, tandis qu’un modeste étage supérieur accueille famille et invités, reliés par une cage d’escalier éclairée par le ciel, à la fois seuil vertical et signe lumineux de connexion.
Les jardins, aménagés par le paysagiste Gabriel Guizar, reflètent cette philosophie intergénérationnelle, utilisant la flore indigène pour créer des espaces extérieurs propices à la contemplation et faciles d’entretien.
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