Source Journal du Design :

La série d’Ara Thorose, qui comprend un escabeau, une échelle sur pied et une chaise longue, est inspirée d’une échelle inclinée. Chaque œuvre se situe à la frontière de la sculpture et de l’objet fonctionnel, tout en présentant une forme minimaliste et fluide.

Ces œuvres ont été créées pour ‘There Will Be Clouds‘, une exposition avec l’artiste français Guillaume Linard-Osorio au Contemporary Cluster de Rome, en Italie, avec l’aimable autorisation de la galerie Carvalho Park.

L’exposition s’inspire du peintre suisse Johann Heinrich Füssli, dont l’œuvre dépeint des contrastes émotionnels saisissants, allant de l’extase à l’angoisse, de l’émerveillement au désespoir. Thorose fait écho à cette dualité entre exaltation et découragement spirituels avec ses échelles, suggérant l’élévation et la descente non seulement comme un mouvement physique, mais aussi comme un voyage émotionnel.

Qu’est-ce qui fait qu’une échelle est une échelle ? Pour Ara Thorose, c’est une question qui méritait d’être approfondie. « Que devient une échelle ? Quels attributs se combinent pour créer une échelle ? Comment y parvenir en une seule ligne ? »

C’est un casse-tête conceptuel qui, selon lui, peut être résolu de multiples façons.




Son approche expérimentale nous rappelle qu’une exploration ludique et une profonde introspection peuvent donner naissance à un design inattendu, mais évocateur.

Plutôt que d’utiliser un logiciel, Thorose commence chaque pièce avec un cure-pipe, qu’il plie à la main pour en faire une esquisse tridimensionnelle. Ensuite, il crée des dessins en 2D pour affiner la forme avant de fabriquer chaque pièce en acier et en caoutchouc.

Ce processus manuel préserve le sens du geste et la spontanéité de l’œuvre finale. Ce qui n’est au départ qu’une simple torsion de fil métallique devient un objet sculptural, toujours marqué par l’empreinte de la main.



Chaque création est une méditation sur la forme, la fonction et le mouvement figuratif. Avec des lignes douces et continues, réalisées dans des matériaux industriels, les échelles suggèrent les genoux, la posture ou un bras tendu – des gestes qui font écho aux figures expressives de Füssli.

Chaque pièce est également conçue avec une marche intermédiaire à hauteur d’assise, invitant à s’asseoir, à se percher ou à faire une pause.

La série de Thorose est à la fois objet et incitation : une invitation à ré-imaginer ce que peut être une échelle au-delà de sa fonction. En abordant les formes les plus familières avec curiosité et attention, nous ouvrons la porte à une beauté inattendue, à de nouvelles significations et à des possibilités infinies.

« S’asseoir sur une marche est intuitif.

Par ce simple geste, nous créons un espace personnel et, d’une certaine manière, l’ambiance devient informelle et chaleureuse. »

Conclut Ara Thorose



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