Re-folded House, réimaginer une maison familiale
Dans un contexte inhabituel, la cliente a contacté l’équipe de McLeod Bovell pour repenser une maison en cours de construction, alors qu’elle reprenait la gestion du projet après ses parents.
Plus jeune, elle est arrivée avec de nouvelles idées et une perspective différente. Elle a demandé aux designers de réexaminer l’ensemble de la maison et, de manière critique, les usages programmatiques et les relations typiques de la conception résidentielle.
Cette orientation du client a conduit McLeod Bovell à une intervention qui a abouti à une clarification matérielle et géométrique des plans extérieurs de la maison, et à l’idée que ces éléments devaient également se refléter dans les espaces intérieurs.
Les murs pliés, les plafonds et les dalles de plancher suspendues (séparées des murs) ont créé des seuils flexibles et irréguliers et des avant-scènes inclinés qui favorisent la fluidité des espaces. Les murs inclinés créent un mouvement cinématographique à travers la maison. Des aperçus de vues, d’espaces et de lumière se dessinent à chaque tournant.
La plupart des espaces offrant une lecture multidimensionnelle, des efforts ont été déployés pour brouiller les signes programmatiques habituels, tels que les portes et les couloirs. Le mobilier, volontairement épuré et sculptural, suggère, lorsqu’il est présent, plusieurs modes d’occupation.
Ces idées se sont également traduites par un effort de clarification des choix de matériaux de la maison, favorisant une compréhension conceptuelle du site. La maison est située sur une plaine inondable formée par un dépôt sédimentaire dans les méandres du delta du fleuve Fraser, le plus long fleuve non endigué d’Amérique du Nord. Ce terrain est vulnérable aux inondations périodiques, notamment lorsque de fortes pluies coïncident avec des marées hautes.
L’Accoya, un bois de pin traité naturellement, développé aux Pays-Bas pour une utilisation en contact avec les eaux souterraines (comme le revêtement des murs des canaux), est utilisé dans l’ensemble du projet. Le bois a été laissé vieillir naturellement pour prendre des tons gris doux rappelant les pruches conservées sur le site. Le niveau le plus bas de la maison est construit pour résister à ces intempéries. Les finitions telles que les cloisons sèches sont supprimées pour prévenir les dégâts des eaux, et les équipements mécaniques sont logés dans un bunker étanche.
Le paysage est considéré comme une extension de la zone humide environnante et se compose de couches plissées : sédimentation, végétation humide et éléments flottants.
La première couche représente les dépôts sédimentaires de la rivière, subtilement intégrés au paysage par l’allée, les surfaces fonctionnelles et les escaliers de plain-pied. La seconde, reliée par la végétation humide, est constituée d’un tapis résilient de carex mêlés à des plantes indigènes et non indigènes, qui se transforment en arbustes caducs et conifères, favorisant ainsi la fluidité naturelle entre la zone humide et les berges plus hautes. La troisième couche introduit des éléments construits, tels que des passerelles, des trottoirs de bois et des bancs, surélevés et flottants au-dessus des autres couches.
Le projet est une méditation sur l’interrelation entre le monde naturel et l’objet, où toutes les décisions de conception tentent de ré-imaginer une maison familiale dans un lieu très particulier. Le pliage, qu’il soit sur le terrain, avec la maison ou avec son langage matériel, contribue à refléter la compréhension de ce lieu et de ses habitants.
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